Figure marquante du patrimoine vaudois dans l’entre-deux-guerres, Louis Bosset joue un rôle clé dans une période de profonds changements dans la manière de restaurer les monuments historiques. À la tête de nombreux chantiers – dont l’Abbatiale et l’église paroissiale de Payerne –, il devient archéologue cantonal en 1934 et supervise des interventions très diverses : certaines fidèles à l’existant, d’autres plus audacieuses, avec reconstitutions, ajouts ou nouveaux décors.
Ces restaurations sont longtemps perçues comme une rupture avec l’« âge d’or » du début du XXe siècle – une période où le Canton de Vaud devient une référence internationale en matière de restauration grâce à une méthode scientifique novatrice. Dès le milieu du siècle, certaines interventions suscitent critiques et débats, parfois jusqu’à des campagnes de « dérestauration ».
Mais faut-il y voir un recul, ou au contraire les prémices d’une nouvelle manière d’envisager le patrimoine, portée par les idées culturelles et identitaires de l’époque ? En s’appuyant sur les réalisations de Bosset et de ses contemporains, notamment dans le domaine religieux, l’historienne de l’art Ludivine Proserpi propose de relire les restaurations de l’époque dans leur contexte, et de mettre en lumière une étape importante, bien que controversée, de l’histoire de la restauration monumentale.
Ludivine Proserpi, historienne de l’art diplômée de l’Université de Lausanne, spécialisée en architecture et patrimoine, a notamment contribué au recensement architectural des cantons de Genève et Vaud, ainsi qu’à la réalisation d’expositions au Musée national suisse – Château de Prangins. Actuellement, elle est collaboratrice scientifique à l’Ufficio dei beni culturali, l’organe cantonal chargé de la protection, conservation et valorisation des monuments historiques au Tessin.
Salle de cinéma de l’Abbatiale
Durée: 1h00
Entrée libre – collecte
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